Je suis pas née sachant parler et marcher
Quand on voit quelqu’un qui parle une langue étrangère couramment on a tendance à se dire que c’est facile pour cette personne, ou qu’ils ont pas eu besoin de travailler ni de s’entrainer. Bien que ça soit le cas de temps en temps je peux vous dire que pour la grande majorité des gens il faut bosser. Il faut travailler le vocabulaire, la grammaire, l’accent, la tournure des phrases, l’intonation, les nuances de la langue et bien plus.
J’ai déjà parlé un peu de mon expérience en tant qu’étudiante de langues étrangères mais là je veux entrer dans un peu plus de détails car je pense que ça peut vous aider énormément – vous-même ou votre enfant.
J’ai appris le français à l’école à partir de 6ème et j’ai décidé que je voulais l’étudier à la fac, mais je voulais faire une autre langue en même temps. J’ai choisi l’espagnol en ab initio, c’est-à-dire j’étais débutante complète. Pendant deux années de fac j’ai pris des cours d’espagnol au rythme de 7 heures par semaine – donc pas beaucoup pour aller de zéro à un niveau de licence! Puis lors de ma troisième année de fac j’ai fait 5 mois d’études en France (à la fac de Nice) et puis 5 mois en Espagne (à la fac de Murcie).
Une fois arrivée en Espagne je me suis rendue compte de l’énorme montagne devant moi. Je ne comprenais rien, les gens parlaient beaucoup trop vite et ils mâchaient des mots. Comment j’allais apprendre cette langue jusqu’à un niveau de licence?!? Je me sentais démotivée, dégoûtée et comme si je n’arriverais jamais.
Malheureusement la fac où on était censés prendre des cours annulaient ces leçons sans cesse, mais je me suis souvenue d’un conseil d’un prof à mon université en Angleterre, « Vous allez pas apprendre grande chose assis dans une salle de classe. Il faut trouver des vrais espagnols, allez dans les bars, rencontrez des gens, parlez avec eux! » Du coup je me mettais à sortir, à rencontrer des gens.
Mais j’habitais avec 3 Anglaises en collocation, et à la maison on se parlait qu’en anglais. Je me rappelle d’un jour quand on allait à la gym ensemble et le responsable espagnol nous écoutait se parler en anglais entre nous. Il m’a posé une question en espagnol, et comme d’habitude j’ai rien compris, donc comme d’habitude j’ai hoché la tête et j’ai dit « si » avec un grand sourire sur le visage.
« Ah bon? » il m’a demandé en espagnol.
« Euh, err, c’est-à-dire, euh, c’était quoi la question en fait? » j’ai balbutié.
« Je t’ai demandé si tu es née sachant parler et marcher, » il m’a répété tout doucement pour que je comprenne cette fois-ci.
J’ai rougi car je lui avais répondu « oui » et que bien sûr la réponse était non.
Son message était clair – quand je suis née je savais ni parler ni marcher, j’ai dû apprendre en m’entrainant jour après jour, en faisant des erreurs, en tombant et en me redressant. Et puis il allait falloir que je fasse pareil avec l’espagnol.
Alors, comment faire quand on commence à quasiment zéro et qu’on veut parler cette langue étrangère couramment? Voici ce que j’ai fait en Espagne pour passer d’un faux débutant en février à quelqu’un qui parle couramment en juin:
- J’ai pris un cahier et j’ai tiré une ligne dans la milieu de chaque page et j’ai écrit « Espagnol » en haut de la colonne à gauche, et « Anglais » en haut de la colonne à droite. Puis au début du cahier j’écrivais du vocabulaire regroupé par sujet, par exemple les couleurs, puis les fruits, puis les parties du corps et ainsi de suite en cherchant les mots dans un dictionnaire. A la fin de ce même cahier j’ai noté les mots que j’apprenais tous les jours – en discutant avec quelqu’un, à la télé, à la radio, dans un livre, dans un magazine.
- Tous les jours je prenais du temps pour apprendre des mots dans mon cahier – je le prenais partout avec moi, dans mon sac à main, dans mon sac de plage, sur la table basse, sur mon chevet, c’était toujours avec moi. Quand j’avais 5 minutes à attendre quelqu’un / quelque chose j’ouvrais mon cahier et je lisais – couvrant un côté pour me tester toute seule. Il faut être plus motivé pour faire ceci maintenant, car à l’époque il y avait pas de téléphones portables donc c’était plus facile de trouver du temps pour reviser, bien que maintenant on soit collés à nos téléphones 🙁
- Je me suis mise à regarder la télé en espagnol pour améliorer ma compréhension – c’était horriblement dur au début, mais petit à petit je suis arrivée. Le mieux pour apprendre c’était « la ruleta de la fortuna » car c’était un jeu avec les mots, mais en faisant un peu tous les jours je suis arrivée à un niveau à pouvoir regarder les films et les comprendre sans sous-titrages.
- J’ai fait des amis espagnols. Ceci est le plus efficace mais aussi le plus dur. C’est pas dit que des gens veulent un nouvel ami qui parle pas bien leur langue, et s’ils acceptent, être parmi un groupe de gens qui parlent leur langue rapidement risque de vous laisser avec la tête qui tourne et la sensation d’être nul! Mais ça vaut l’effort car une fois qu’on arrive à participer dans les discussions on ressent fort la réussite 🙂
- Je me mettais à lire en espagnol. Dans un premier temps j’ai pas tenté les livres pour ne pas me démotiver, donc j’ai commencé avec les magazines. J’ai pris un magazine dont je lisais la version anglaise à l’époque (pour moi c’était Cosmopolitan) et j’ai commencé avec des petits articles, ceux qui prennent un quart de page. D’abord je lisais sans chercher les mots pour essayer de comprendre grosso modo le sens de l’article. Puis je recommençais au début en cherchant tous les mots que je connaissais pas, et je les écrivais dans mon cahier de vocabulaire. Petit à petit j’avançais et je passais aux grands articles et puis aux livres. Mais le secret était toujours de lire ce qui m’aurait plu en anglais pour me motiver sur le sujet.
- Je me suis immergée dans la langue espagnole – j’écoutais la radio espagnole, je regardais la télé en espagnol, je lisais en espagnol, j’apprenais les mots espagnols, je parlais avec les espagnols. Peu à peu ce travail a porté ses fruits et je suis passée d’un faux débutant en mois 1 à parler couramment en mois 4.
Maintenant à vous! Je sais que c’est pas l’espagnol que vous apprenez mais l’anglais, cependant l’idée est la même et les pas à prendre identiques, comme pour chaque langue étrangère. Donc qu’est-ce que vous pouvez appliquer dans votre vie de tous les jours pour améliorer votre niveau d’anglais (le vôtre ou celui de votre enfant)? N’oubliez pas qu’aujourd’hui nous avons l’internet donc c’est encore plus facile de s’immerger dans une autre langue, en regardant les vidéos YouTube et en écoutant la radio internet entre autres. Donc à vous maintenant! The sky’s the limit!*
* tout est possible (littéralement « le ciel c’est la limite »)
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Bye for now,
Une réponse
[…] Tous les soirs vous regardez votre « vocab book » (votre cahier de vocabulaire que vous remplissez avec le vocabulaire pour vous) […]